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Mise au point
mardi 22 juillet 2025, par
Nous avons eu maille à partir avec quelques lecteurs au sujet de nos articles « L’HOMME S’APPARTIENT-IL ? » et « RÉGÉNÉRESCENCE CONTINUE (immortalité) ».
Ce différend portait essentiellement sur le fait qu’ils ne comprenaient pas pourquoi nous insistions sur les désagréments liés à notre corporalité [1].
Certains d’entre eux — des croyants pour la plupart — nous ont même trouvés arrogants d’oser critiquer Dieu en fustigeant sa création.
Nous voilà ainsi poussés à faire une petite mise au point que nous n’aurions jamais imaginer nécessaire, mais qui, sûrement — et c’est notre ferme souhait —, nous mettra tous d’accord.
De manière générale, en faisant le constat de nos limites et des risques quelles nous font encourir, ou en déplorant certaines nécessités physiologiques, nous soulignons notre dépendance. Or, ceux qui nous connaissent savent à quel point notre quête d’indépendance est viscérale. Nous ne pouvons dès lors pas trouver notre condition humaine aussi “merveilleuse” que le psalmiste qui s’extasiait de la manière prodigieuse dont il estimait avoir été fait [Psaume 139, verset 14] Entre parenthèses, et à supposer que ce psaume soit de la main du roi David, il faut croire qu’il devait jouir d’une belle conformation.
Mais que les choses soient claires : nous ne prétendons pas que tous les humains pensent comme nous, ni qu’ils devraient penser comme nous ! Ce n’est en effet pas parce que nous trouvons désagréable de devoir impérativement — sous peine de mort — uriner, déféquer, transpirer, etc., que tout le monde doit trouver désagréable de devoir uriner, déféquer, transpirer ! Vous aurez compris que nous détestons ces contraintes ! Mais sans doute existe-t-il beau nombre de personnes qui ne se pose même pas la question de savoir si ces contraintes les dérangent, et sûrement en existe-t-il même qui les aiment ! Ne dit-on pas : « À chacun ses goûts » ?
Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas compris, notre propos est de dire que si nous en avions le pouvoir, nous ne nous imposerions pas toutes ces contraintes. Nous ferions notamment en sorte de ne pas devoir impérativement dormir. Ni uriner. Ni boire. Ni transpirer. Etc.
Certains nous dirons : « En fait, vous ne voulez pas être humain ! Car un humain ça dort, ça transpire, ça pisse, ça chie ! » et ils se tromperont. Ils se tromperont parce que nous n’avons jamais regretté d’avoir été amenés à la conscience dans des corps de chair. Mais ce que nous regrettons fondamentalement, en revanche, c’est d’être mortels. Les trois chatbots d’intelligence artificielle générative dont nous nous sommes servis pour analyser notre article intitulé « RÉGÉNÉRESCENCE CONTINUE (immortalité) » ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.
Mais le fait que nous ne regrettions pas d’avoir été amenés à la conscience dans des corps de chair n’empêche pas que, si nous disposions du pouvoir de nous modifier dans le but de nous épargner les contraintes liées à notre condition humaine, nous le ferions.
Si les désagréments conséquents à notre corporéité nous déplaisent, notre animalité, qui se manifeste au travers de celle-ci, n’est pas étrangère non plus au déplaisir qui est le nôtre d’être tels que nous sommes [2].
[1] Le terme “corporalité” (interchangeable avec le terme “corporéité”) fait référence à la nature corporelle de l’être, c’est-à-dire tout ce qui concerne le corps physique et ses caractéristiques. Cela inclut les aspects physiques, biologiques et parfois même les expériences vécues à travers le corps.
[2] Nous consacrerons prochainement un article au traitement de cette question
Concorde Universelle